Elfes 
 Homme 
 Libra 
 La Compagnie du Châtiment 

Le vent du désert hurlait, soulevant des volutes de sable brûlant qui dansaient autour d’une silhouette solitaire. Au loin, les premières âmes nouvellement incarnées marchaient encore avec hésitation, découvrant la morsure du soleil et la pesanteur de la chair retrouvée. Au sommet d’une dune, immobile comme une statue oubliée, se tenait L’Inflexible.
Ses vêtements, rongés par le temps et la poussière, semblaient appartenir à une autre ère. Seul l’emblème de la balance, gravé sur son plastron terni, brillait encore faiblement à la lumière mourante du jour. Son regard balayait l’horizon, observant ces êtres encore perdus, errant sans but précis dans l’étendue de sable et de ruines.
— Les voilà… murmura-t-il, d’une voix rauque et grave.
Des âmes sans mémoire, rappelées une fois encore par la volonté épuisée des dieux.
Combien de fois devront-elles renaître avant de comprendre que leur cycle est une prison ?
Un silence s’installa, troublé seulement par le gémissement du vent contre les roches. L’Inflexible planta dans le sable son bâton orné d’une balance de fer noir. La poussière s’éleva autour de lui, formant un voile éthéré avant de retomber lentement.
— La justice ne renaît pas, dit-il enfin.
Elle se forge.
Elle se conquiert.
Et ceux qui cherchent à la servir… trouveront leur place à mes côtés.
Son ombre s’étira dans la lumière rouge du crépuscule, semblant englober les dunes elles-mêmes.
— Qu’ils viennent, ceux qui refusent la corruption des âmes.
Qu’ils viennent, ceux qui veulent rétablir la balance.
Qu’ils viennent… et portent le poids du jugement.
Le vent s’éteignit. Dans le silence, le symbole de la balance se grava lentement dans le sable à ses pieds. Ainsi commençait l’appel de la Compagnie du Châtiment, et ceux qui entendaient ces mots savaient que rejoindre cet ordre, c’était accepter de marcher entre la lumière et la cendre.
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