dimanche 29 octobre 2023

book-and-inkwell icon Gloire au Saint Flood [RP]
266 new_messages
ByurusTest

vendredi 20 octobre 2023

book-and-inkwell icon un nain dans le cosmos
11 new_messages
Skaen

lundi 10 juillet 2023

book-and-inkwell icon Les restos de Solweig
47 new_messages
Test

lundi 13 mars 2023

book-and-inkwell icon Puisse Solweig veiller sur nous !
10 new_messages
Philouface

mardi 7 mars 2023

book-and-inkwell icon La bataille d'Isthar
29 new_messages
Mayfair

vendredi 3 mars 2023

book-and-inkwell icon De la fin d'une paix inexistante.
1 new_messages
Miskat

jeudi 16 février 2023

book-and-inkwell icon À la table des négociations
5 new_messages
Malik Sayadi

lundi 13 février 2023

book-and-inkwell icon Missive Diplomatique Publique
5 new_messages
Lukaramix

dimanche 12 février 2023

book-and-inkwell icon Aux portes d'Ubar
1 new_messages
Brasidak

jeudi 9 février 2023

book-and-inkwell icon Recherché mort ou vif (surtout mort)
27 new_messages
Malik Sayadi

mercredi 8 février 2023

book-and-inkwell icon La fête pirates !
2 new_messages
Mayfair

mardi 24 janvier 2023

book-and-inkwell icon Une conversion brutale
1 new_messages
Byurus

vendredi 13 janvier 2023

book-and-inkwell icon Dispensaire
34 new_messages
Esomir Gaubert

lundi 9 janvier 2023

book-and-inkwell icon Nain porte quoi !
9 new_messages
Husk Varna
À la table des négociations
09/02/23 02:07 - #4105
Aura

Un pas.

Puis un autre. 

Un à un.

Et elle recommence.

L’existence n’est plus qu’une longue série de pas. Il y a plusieurs heures maintenant que les plaies de ses pieds ont cessé de saigner : le sable s’y est logé si profondément qu’il a recouvert les lésions, les coupures, toutes les abrasions.

L’univers n’est plus qu’un océan de dunes.

Ses poignets aussi souffrent. La corde qui les enserre provoque à sa manière de douloureuses lacérations, même si celle qui l’a nouée a veillé à ne pas trop la serrer.

Et le soleil. Naguère allié de valeur, éveillant de ses rayons joueurs mille reflets lumineux dans ses cheveux d’or, le voilà devenu destructeur. Brûlant, dévastateur, bien plus torride que la plupart de ses amants. 

Dans l’impitoyable hostilité du désert de Terra, la princesse d’Isthar lutte contre la fatigue. Contre la douleur. Contre la terreur, aussi. 

Depuis trois jours, tirée au bout d’une corde depuis la pyramide par une pirate déterminée dont les muscles ont eu raison de toutes ses velléités de fuite, de toutes ses tentatives de résistance, Nari avance.

Un pas après l’autre.

Le dos tourné vers Isthar. Droit vers Ubar. Péniblement.

Avec, lové au creux de son ventre, l’avenir de la Principauté, cette promesse si fragile dont bien peu encore connaissent l’existence. 

Un pas. Puis un autre.

Survivre. Un moment de plus. 

realistic portrait of a beautiful blond Sheherazade prisonner in a desert town, torn scarlett saree, chains


De l’arrivée à Ubar, la princesse ne voit pas grand-chose. L’épuisement et la chaleur ont sapé ses dernières forces, et c’est sans protester qu’elle se laisse déposer dans un coin de la taverne, dans ce qui était probablement un garde-manger avant de devenir garde-otage. Tout est étranger pour elle : ses tympans sont agressés par les échos tapageurs de voix grossières, ses narines par les relents infâmes d’un tord-boyau abominable, son palais par la saveur plébéienne d’une viande de rat filandreuse. Autour d’elle, elle ne voit que la rudesse primitive d’une société de fortune, et la brûlure de sa peau marquée par le soleil finit de la vider de toute énergie. 

À son réveil, la situation n’est guère plus radieuse. On lui a installé une paillasse sommaire, un demi-tonneau pour ses ablutions. Pour l’instant, la porte est fermée, elle profite de ces quelques instants d’intimité pour procéder à une toilette plus que nécessaire. Il n’y a rien à faire pour sa longue tunique imbibée de sang séché, mais tant pis. Elle supportera l’inconfort, c’est mieux que de devoir rester dévêtue.

Pour ses pieds, la situation est plus inquiétante, mais elle n’a pas le temps de s’en préoccuper : la porte s’ouvre, et sa ravisseuse fait son apparition.


Nalva, s’était-elle présentée pendant le trajet. Impitoyable et ferme. Beaucoup trop musclée. Mais Nari la découvre charmante, au demeurant, maintenant que sa proie se retrouve prise au piège… C’est elle qui s’applique à soigner les stigmates de cette longue épopée. Elle lui remet même de quoi se changer.

Une djellaba, dans le style prisé par Taps. Bleu sombre, rehaussée de broderies d’argent. Une djellaba que Nari connaît bien, puisqu’elle l’a déjà fait glisser plusieurs fois des épaules de Vraska. Un butin de pillage, sans l’ombre d’un doute.

Un souvenir de la maison, que Nari enfile sans discuter. Confortable, familier, réconfortant.

Un peu serré là où pousse l’enfant de Badak, toutefois. 

Le regard de la pirate brille d’intelligence. Elle aura remarqué, forcément.

Un pion de plus sur l’échiquier d’Ubar.


On la laisse aller et venir librement dans l’enceinte de la ville, errer le long des fortifications, entre les bosquets. On la nourrit. On l’observe. On lui parle, même, parfois, avec une rusticité qui n’est pas exempte de respect. Surprenant. Plus que tout, on lui laisse sa dignité. Et Nari réfléchit.

Elle prie Valdania. Elle prie de tout son être, avec la ferveur des mères, pour la sécurité de l’enfant qu’elle porte.

Et elle attend. 

Elle a repéré un puits, qu'on lui permet d’utiliser, en échange de sa pitance. Les gestes familiers l’apaisent, et elle réfléchit, au fur et à mesure que les jours passent. Un message a forcément été envoyé à Isthar. Une rançon, probablement. Que dira Badak ? Que diront les conseillers ? Les guerriers ? Le peuple ? L’un d’eux aura-t-il pensé à prévenir Vraska ? Une missive a-t-elle été transmise à Maude ? Qui viendra la tirer de cette prison ? 

Les jours passent, et la princesse reprend des forces. Avec le repos du corps vient la clarté de l’esprit. 

On n’est jamais mieux servi que par soi-même, n'est-ce pas ? Et la diplomate du trône isthari, c’est elle. Elle est peut-être captive, mais son autorité de princesse reste intacte. Et contre toute attente, on l’a bien traitée. 

C’est ainsi que Nalva consent à la mener auprès des pirates les plus influents. Ils n’ont pas réellement de chef, mais les décisions se prennent collégialement, alors… À la taverne, ça sent le rhum, et une vague de nausée soulève un instant le cœur de la princesse. Il faudra le supporter, le temps de conclure cette audience qu’on veut bien lui accorder. Les pirates sont probablement curieux, et Nari sent sur elle des regards attentifs tandis qu’elle approche du groupe attablé. 

Poliment, elle incline la tête pour saluer l’assistance, son regard parcourant les visages devenus familiers au fil des jours. 

« Je vous remercie de m’accorder un peu de votre temps. Mon séjour parmi vous est inattendu, mais ce que j’ai pu observer d’Ubar m’a forcée à reconsidérer l’opinion que d’autres m’avaient forgée. Je ne suis pas une combattante, vous l’avez constaté ; je ne serai jamais une guerrière, mais j’ai mes propres armes pour défendre les miens. Parlons sans détour : souhaitez-vous que la guerre entre Ubar et Isthar continue à dévaster nos cités ? Je suis là, devant vous, et ma captivité ne m’a pas ôté ma couronne. Profitons-en pour discuter ? »

Une proposition, que sa position d’otage rend audacieuse, mais que son instinct pressent nécessaire. 

Peut-être est-il temps pour les princes et les pirates d’ouvrir des pourparlers. 

09/02/23 15:41 - #4106
calembredaine

C'est ainsi que le bon Malik découvrit l'otage qui faisait tant jaser sa petite communauté. Il s'était bien gardé de lui parler durant son séjour : d'avantage par indifférence que par mépris.

Il ne comptait pas la garder sous clef plus longtemps que nécessaire, d'une part parce que son usage comme monnaie d'échange était son seul attrait et d'autre part parce que ce genre de barbarie le rendait nerveux.

Il était installé dans la taverne sur un tabouret simple. Aussi éloigné que possible du centre de la tablée dans un espoir un peu puéril de faire comprendre à tous qu'il n'était au dessus de personne.

Les choses sont ce qu'elles sont cependant et quand il s'agit de prendre la parole en premier c'est lui qui reçut les coups de coudes de Mircea. Il ne prit pas la peine de rendre à son interlocutrice son signe de tête. À Ubar l'impolitesse tenait lieu de marque d'humilité.

Que la guerre continue de dévaster nos... nos quoi ?

L'idée qu'Ubar puisse être qualifié de cité avait de quoi rendre goguenard étant donné que la majorité de sa population n'y habitait même pas. Se préparant à faire ce qu'on attendant de lui Malik se leva pour se donner de la contenance avant de toiser la princesse.

Bonne chance à la guerre pour dévaster nos yourtes, nos trous d'eau et nos sandales. Quand elle en aura fini elle pourra s'occuper de vos marchés d'esclaves, de vos palais et de vos ambassades Tapsites.

Tu vis au mitard depuis plusieurs jours, privée de liberté mais tu te félicite d'avoir gardé ta couronne. Tu es trop aliénée pour comprendre qu'Ubar vit dans le cœur de ceux qui en ont eu besoin, pas dans un ramassis de toiles de tentes.

Il marquait ses mots de geste de poignet vifs qui lui donnaient d'avantage l'air d'un maître d'école que d'un agitateur révolutionnaire. Quand il eut fini il se servit un verre de Rhum coupé à l'eau, ce qu'il appelait le "Rhum politique".

Si tu veux vraiment proposer quelque chose alors parle. Ces lapalissades interminables tu peux les garder pour les tiens, c'est un troquet ici, pas un théâtre.

10/02/23 12:26 - #4117
Byurus

La reconversion forcée de Byurus vers Solweig n'était pas franchement ce qu'on pouvait appeler un miracle.

Même s'il tentait de réprimer en lui les envies de vengeance pour les substituer à la bonté, lorsque Nari avait prononcé son discours son esprit lui envoya des images de ses statues sculptées à la gloire de Valdania qui la représentaient tantôt massacrant un nain, tantôt aux prises avec le temps lui-même. Ses chères statues qu'il avait lui-même peaufinées en y mettant toute son âme réduites en morceaux ! Et tous ces tonneaux de bon rhum éventrés, son contenu imbibait le sol et n'avait même pas été bu, quelle infâmie ! Isthar et Taps allaient devoir payer !

Au prix d'un effort colossal il se ressaisit. Il se devait de pardonner ces malotrus conformément aux préceptes de Solweig. Quelle plaie.

C'est donc avec un visage crispé qu'il prit la parole.

Mes amis, du calme. Laissons notre otage dire ce qu'elle a à dire sans la brusquer, je ne crois pas qu'elle soit habituée à ce qu'on lui adresse la parole autrement qu'avec des courbettes. Traitons la convenablement et peut-être nous proposera-elle quelque arrangement qui pourrait nous être favorable.

16/02/23 01:06 - #4130
Aura

Oui, c’était probablement ça, la plus belle connerie de sa vie. Avoir imaginé une seconde qu’elle saurait être princesse, que ça n’avait rien de compliqué. Que Badak savait bien régner tout seul, et qu’elle, on lui demanderait juste d’être jolie et de sourire aux banquets. Il est où, ce mari, quand elle a vraiment besoin de lui ?

Parce qu’il n’a jamais été question qu’elle se retrouve seule devant une tablée de pirates dans une gargote infâme au fin fond d’Ubar.

 

Et ils sont pas commodes, les pirates. Fidèles à leur réputation. Quel intérêt de s’escrimer à leur parler, au final ? Récolter quelques insultes, deux ou trois quolibets, voire une baffe ou deux ? Très peu pour elle. Oh, elle ne leur en veut pas de leur inculture. Leur manque de manières a quelque chose de familier, pour celle qui n’était encore qu’une petite charmeuse de puits, il n’a pas si longtemps. Et leur hostilité ? Légitime, se permet-elle de supposer. Qui a frappé le premier, après tout, Isthar ou Ubar ? Le jeu des alliances politiques lui fait tourner la tête, et tout cela… l’épuise.

 

« D’accord, d’accord. Je suis fatiguée que vous veniez taper nos murailles, et fatiguée aussi de voir des plans de bataille insensés se monter pour raser votre trou à rats pouilleux. J’ai pas envie de m’éterniser ici, c’est moche, ça pue, j’ai chopé des puces, ou des poux, ou les deux, vous savez pas cuisiner, et je peux même pas goûter votre tord-boyau infernal parce que j’attends un putain de bébé, et ça me fout les nerfs, c’est clair ? Mon incapable de mari a fait douze fois le tour des murailles, une de mes femmes s’est fait estourbir par la palissade qu’elle attaquait parce tout votre bordel est beaucoup trop bancal vu que vous êtes radins sur les clous, et mon autre épouse n’a pas même daigné ramener son p’tit cul ni ses guerriers, alors clairement je peux m’en remettre qu’à moi-même ! »

 

D’accord, taper rageusement du pied pour souligner la frustration extrême de sa dernière phrase, c’est peut-être très puéril, mais le tempérament plutôt calme de la princesse istharie a été plutôt malmené, ces jours-ci. Inspirant à fond, pinçant nettement l’arête de son nez pour s’exhorter au calme, Nari reprend, d’un ton plus maîtrisé.

 

« La force ne me permettra pas de m’enfuir, et la trésorerie d’Isthar ne détient pas les ressources que vous avez demandées. J’en mettrai ma main à couper. Ma seule solution est de vous proposer un accord intéressant, et j’en ai le pouvoir. J’ai l’intention d’en profiter. Alors, dites-moi : est-ce que vous êtes capables de faire la paix ? Sinon ça sert à rien de discuter, autant que Nalva, là, me passe au fil de l’épée, et qu’on en finisse. »

16/02/23 22:54 - #4138
calembredaine

Quand la princesse eut finit de parler Malik éclata de rire et se mit à applaudir bruyamment. Son nouveau ton lui plaisait bien d'avantage. Peut être y avait-t-il matière à négocier finalement.

Il se jeta un verre derrière la cravate pour se radoucir.

Eh ben c'est pas dommage ! Tu vois que tu sais parler comme les gens.

La dénomination de "tord boyau infernal" lui avait un peu pincé le cœur, bien évidement, mais c'était de bonne guerre. Le roi pleutre et ses laquais avaient reçu de la princesse autrement plus de vitriol et c'était finalement plutôt gentillet en comparaison.

Malik affectionnait la pauvreté et les plaisirs simples, il avait une idée rudimentaire du montant de la rançon mais ne s'était certainement pas intéressé aux détails, une seule de ses conditions l'intéressait en réalité.

Si on est capable de faire la paix j'en sais rien. Je peux parler que pour moi mais moi je sais faire.

Votre trésorerie m'intéresse pas, vos châteaux m'intéressent pas. Quand à toi et aux gens d'Isthar vous pourriez vivre éternellement ou mourir demain que ça m'en toucherait une sans me faire bouger l'autre.

Ma seule grande ambition ici bas c'est que Drakhulio brule et qu'Ubar paye sa dette à Valdania.

Si tu peux arranger quelques chose dans ce sens je roule avec toi. Sinon je suis guère intéressé.

Il se rassit pour indiquer qu'il avait fini de parler. C'était ses conditions à lui mais il n'entendait pas les faire suivre à qui que ce soit. Si Isthar revenait à la raison et stoppait son soutien au dieu boucher Ubar pourrait connaitre une tranquillité inédite.