Son crâne est une cocotte et comme se dit chez les commercants heureux:

Seulement quelques minutes !

- Grrra...rooôô...

Il est recroquevillé en boule, le menton cassé sous la barbe, en mauvaise posture pour négocier à son avantage.

Il ne souhaite pas écouter de balivernes à s'en endormir très tard le soir.

- Raaââ!!

Frappé d'une vision fugace, ancrée depuis Toujours, ses yeux piquent en l'absence de larmes...

Sa petite fille, petit être dans ses bras austères, contraste miraculeux.

Sur ce lien qui n'avait jamais été rompu, la réalité de ses paupières fermées marque une césure.

A son réveil, peu ou proue de rosée matinale ne l'attendra au creux de quelconques rase campagne, chère campagne.

La mer s'enveloppe de silence tandis que d'insolentes rumeurs de s'agitent d'impatience.

L'astre qui l'attend à la sortie finit d'achever ses rétines. Le nain endure et traine sa carcasse jusqu'à un puits pour y plonger sa tête, interrompant le laïs pourtant salvateur de son interlocuteur.

Les premières gouttes le délivrent une seconde seulement de l'ivresse...

Précieuse seconde consommée à bon débit.

Le nain se redresse, émerge dans cet immense désert qui s'étale à perte de vue, stupéfait.

L'ombre d'une immense pyramide décline lentement sur lui tandis que le Temps s'écoule.

de la Sentinelle de ces lieux, ami nain.

N. poursuit la silhouette.

- Je ne suis pas intéressé.

- On me surnomme l'ancien,

Le nain se râcle la gorge et crache un glaire noir. Il a soudainement envie de fumer sa pipe et tâte sa ceinture par réflexe. Il n'y a rien. Ni hache, ni pipe, rien.

J'emmerde Taps. pense-t-il alors, et à la gueule que tire l'ancien, il se demande s'il ne l'a pas dit à voix haute.

- Il me faut du tabac. lui explique-t-il.

Avance donc de 2 cases mon ami que je puisse te soigner, tu seras ragaillardi ! s'exclama la mage face au nain

- Hmpf... Tout ce qu'il me faut c'est du tabac brun.

Une veine dans son cerveau était sur le point de péter.

- Et des foutues explications sur ce que je fous ici.

Et d'ailleurs, qui es-tu? murmura une voix dans sa tête.

- Y'A QUE DES CULS BÉNIS ET DES PIRATES EN MOUSSE DANS CE BLED ?

Le rhum de cactus et les courses de chamelles n'avaient calmé qu'un temps le nain acariâtre.

- VOUS ME VIREZ PARCE QUE VOUS AVEZ PAS DE BURNES ! ADIOS !

avait-il confié aux sentinelles de Taps en se faisant claquer la porte au nez.

La vision du bébé dans ses bras ne le quitte plus et ses envies de destruction se muent en obsession, dans le terreau de son incompréhension.

Ô forteresse...Du peu que TEE en savait déjà...elle aurait peut-être voulu en connaître davantage sur ce dur personnage, après tout il était nain lui aussi.

Byurus avait vu un nain débouler vers lui. Fébrile il se réjouissait de convertir son premier hérétique.

Deux minutes plus tard il rejoignait Valdania dans les limbes.

Maudits soient les nains et leur caractère !!!!

Alors que nos barbes se ressemblaient pourtant...Viens là que je te tire la barbe vieux Buyrus tu m'en diras tant !! Epolcyc. Ceci dit cela donna à TEE une idée de jeu à tous les terrariens ou terralistes barbus de ce cosmos.

Après avoir démoli quelques bicoques de pirates, occupants inclus, Skaen se dit qu'il n'était pas judicieux de rester dans les parages au cas où ça parte en jeu de la barbichette. Il fallait bien se rendre à l'évidence: il était désormais seul. Burné, mais seul, le genre de situations qui mènent à votre perte si vous n'y prenez pas garde.

- J'ai un peu mal aux phalanges Taps, tu peux pas accélérer la guérison ? Nan ? Tocard.

Il naviguait dans le Grand Désert, droit devant. Les religieuses de Taps lui avait expliqué tout le foutoir divin duquel il était désormais prisonnier. Elles semblaient heureuses, d'être ainsi les pions des Dieux. C'était bien sa veine, lui qui a une croyance très simple:

La liberté. SA liberté. Celle des autres ensuite, ils étaient assez grands pour s'en priver tout seuls.

Alors, quand il avait appris qu'il lui serait impossible de s'éloigner de la Pyramide Blanche, ce fut sa première envie.

Là, face à un mur invisible, il distinguait le désert derrière, ondulant et flou, derrière une barrière impossible à franchir, impossible à détruire.

- Si tu me forces à faire demi-tour Taps, je te promets que je vais la déglinguer ta Pyramide !

En guise de réponse, il entendit un gazouilli de nouveau né derrière lui. Son sang ne fit qu'un tour.

Les pierres blanches de la Grande Pyramide ne bougeaient pas d'un iota malgré ses efforts, malgré les coups de poings, de genoux, de pieds et de tête. Son ossature, sa boite crânienne, ses phalanges et ses ongles avaient un petit peu bougé en revanche, à l'image des manoeuvres militaires des uns et des autres. Ce monde était-il si différent ?

- Sois maudit Taps. Les autres aussi. Belle brochette de branleurs !

Il provoquait, mais le silence lui répondait. Les bruits de l'enfant qui le torturaient tantôt commencaient même à lui manquer. Il n'avait que ça pour se raccrocher à ses origines. Était-il complètement frappadingue ? Il ne se posait pas vraiment la question.

Ne lui restait alors plus qu'une chose à faire pour juguler sa soif de réponses crachée à la face des Dieux. Anéantir toute forme de vie, encore et encore, avec les pirates d'Ubar tant qu'ils le supporteraient, lui qui crame parfois le butin pour le soulagement que la destruction lui procure, lui qui ne veut pas de maison pour s'abriter des bourrasques ensablées qui décapent sa crasse, lui qui pisse depuis les murailles sur ceux qui le regardent de haut, à la vue de tous et sans autre forme d'avertissement que la danse du nain saoul.

- Grmbrlrbrrr....

Le nain pète bruyamment dans son sommeil.

- ... grrr.... T...a...ps.....